HD,de la prise de vue jusqu'à la diffusion

La prise de vues
Pour améliorer la qualité d'image en vidéo, il suffit d'augmenter le nombre de lignes (ou définition verticale), ce qui a pour résultat d'accroître également le nombre de points
par ligne. On intervient aussi sur le traitement colorimétrique, la profondeur des couleurs et l'amélioration des codecs de compression. Parallèlement, on a décidé d'élargir
le format en passant au 16/9.Il existe tout un ensemble d'outils de prise de vues pour
capturer les images en Haute Définition. Le choix s'effectue en fonction du budget, de la complexité du projet et de sa diffusion finale.
On peut classer les formats de magnétoscopes HD en quatre familles :
> La HD entrée de gamme et compacte : HDV
> La HD polyvalente professionnelle : HDCAM et DVC Pro HD
> La HD peu compressée : HDCAM SR, HD-D5
> La captation numérique avec enregistrement Data 2K & 4K

Tournez en HD
Même si, aujourd'hui, vous ne disposez pas d'une diffusion immédiate pour une chaîne
TVHD, il est préférable de tourner vos images en Haute Définition.
Deux choix de postproduction s'offrent alors à vous : soit en HD, soit en SD. Dans ce
second cas, vous ferez une "down-conversion" pour postproduire vos images en définition standard, mais vous bénéficierez toujours de vos rushes HD. Il sera ainsi possible, à tout moment, de conformer vos rushes pour une postproduction HD. Dans tous les cas, même pour une diffusion SD, soyez certains que vos images gagneront en qualité.
Pellicule ou HD
Dans le cadre d'un long-métrage, le tournage en HD n'est pas systématiquement moins
cher que le tournage 35 mm. Tout dépend, par exemple, du type de caméra, de la série
d'optique que vous louez en HD.
Pour un film de facture traditionnelle, le workflow entièrement argentique reste sans
doute le plus économique (prise de vues, étalonnage photochimique). Si les aspects créatifs nécessitent des trucages visibles ou invisibles, ou un étalonnage numérique, l'économie penche rapidement pour la HD.
Autre point important concernant le processus de financement d'un film. Lorsqu'on
tourne avec un support argentique (16 mm et 35 mm), le producteur doit mobiliser en
début de projet une trésorerie importante pour mettre à la disposition de l'équipe la pellicule nécessaire au tournage dans son intégralité. Lors d'un tournage HD, le support cassette,ou disque, limite cet apport lourd en amont du tournage.
Le tournage se fera-t-il majoritairement de jour ou de nuit ? Dans le second cas, le tournage en HD est conseillé car, dans les basses lumières et à sensibilité égale, l'image sera moins granuleuse en numérique qu'en argentique.
Rendu de l'image
Les premières caméras HD développées originellement pour le marché de la télévision,
proposaient une image d'aspect très "vidéo". Les constructeurs ont ensuite développé des courbes de réponse spécifiques, corrigeant les transitions brutales sur les hautes lumières, aboutissant à une image plus proche d'un rendu argentique (Hypergamma Sony, Cinegamma Panasonic).
Tournage multicaméra = économie
On dispose de moins en moins d'argent pour produire les films. Ce qui est déjà vrai pour
la télévision le sera de plus en plus pour le cinéma. Moins de budget signifie moins de
jours de tournage, donc des tournages qui se feront avec plusieurs caméras. Désormais,
pratiquement toutes les fictions TV utilisent en permanence deux caméras. Au final, le
métrage grimpe, d'où un intérêt évident de tourner en HD… Les logiciels de montage non linéaire sont conçus, pour monter en mode multicaméra, facilitant ainsi la postproduction.
La tendance est également au tournage hybride, en 35 mm trois perforations et HD
pour les intérieurs. La postproduction numérique simplifie les étapes. Elle unifie les raccords et les textures grâce à l'étalonnage.
Le chef opérateur est le garant de la qualité finale. Aussi, avant le tournage, est-il fondamental d'organiser des réunions avec le postptroducteur afin de définir ce qu'il sera possible de faire ou non sur le tournage et d'anticiper la postproduction.
De la SD à la HD : attention aux détails !
La HD exige un soin encore plus important que la vidéo en définition standard. Dans les
faits, une erreur de maquillage, un morceau de scotch pour cacher une marque publicitaire, un accroc sur un décor sauteront d'emblée aux yeux.
Les nouvelles générations d'optiques constituent l'un des composants indispensables
pour créer une image de qualité. Ces optiques s'avèrent d'une qualité exceptionnelle,
elles ne laissent pas le droit à l'erreur. Qui plus est, la profondeur de champ apparaissant
plus importante, il convient tout particulièrement de veiller aux arrières plans.
Les émissions de plateau (divertissement, information, talk show…) doivent être repensées pour la HD. Outre le passage au 16/9, qui change la manière de cadrer l'image, les décors et le maquillage ne peuvent plus être traités de la même manière qu'en SD. La HD révèle tous les détails du décor et des visages. Lesquels, auparavant, étaient gommés par la faible définition de la SD. En conséquence, le moindre défaut se remarque immédiatement (l'anti-cerne du maquillage est visible). Cependant, en postproduction, vous pourrez toujours adoucir les contrastes, jouer sur les grains de peau, bref, faire de la «cosmétique numérique».
La postproduction
Les méthodes de postproduction dépendent des budgets et du type de programme. Pour les programmes courts, il est envisageable de travailler directement sur les images on-line. Pour les programmes plus longs, il faudra avoir recours à un pré-montage offline,
par exemple en DV, puis à une conformation. Il ne s'agit pas d'opposer une méthode à une autre, chaque chaîne de postproduction revêt son intérêt.On parle de "workflow" de postproduction.
Les avantages de la HD
Un master numérique, sous réserve d'être stocké dans de bonnes conditions et recopier
régulièrement, permet de se moquer des outrages du temps, en 24p il est déclinable
facilement dans tous les pays du monde, quelle que soit la cadence (24, 25
ou 30 i/s) de diffusion. Un master « informatique », c'est-à-dire des données, pourra
servir au retour sur film 35 mm en salle ou pour une diffusion D-Cinéma. Un master
HD servira pour des DVD, pour la diffusion TV, voire pour du contenu sur des téléphones
mobiles.
Linéaire, non-linéaire, SD et HD
En matière de postproduction HD, on considère deux étapes : le montage… et le reste
(effets, étalonnage, mixage…).Pour le montage, il n'y a pas de différences fondamentales. De vos rushes HD, vous avez fait une « down-conversion » ou vous avez fait l'acquisition en SD depuis une source HD (sortie down-convertie SD d'un magnétoscope HD), vous conservez vos habitudes de travail sur votre logiciel de montage non-linéaire favori. À l'issue du montage, si celui-ci était off-line (c'est-à-dire sur des images en basse résolution par rapport à vos sources HD), vous numériserez les images HD à partir d'une liste de montage définitive. On parle de « conformation ». Selon votre carte d'acquisition ou votre système de montage, vous choisirez (ou non) le codec le plus approprié pour postproduire vos images. Désormais, vos contenus figurent sur disque dur. Vous êtes en on-line, vous pouvez encore modifier ici et là quelques points de montage.Viennent ensuite les étapes de trucages (compositing, incrustation, effets 2D/3D, filtre…),puis l'étalonnage.L'étalonnage constitue une étape fondamentale, notamment lorsque les images ont été tournées dans des conditions parfois difficiles. Aujourd'hui, lors d'une postproduction HD, la différence de coût avec une postproduction en SD provient de ces phases de trucage et étalonnage. Les temps de calcul sont, en effet, plus longs et, au final, le tout prend plus de temps. Même si vous avez décidé de concevoir toute votre postproduction « à la maison », nous vous conseillons de faire votre étalonnage chez un prestataire technique, le seul susceptible de fournir une chaîne de restitution des couleurs calibrées. Au-delà des machines, il mettra à votre disposition son « oeil ». La présence du chef opérateur, lien indispensable entre le tournage et la postproduction, est requise lors de l'étalonnage. Au cours de cette étape, son rôle est fondamental.
HDV en postproduction
Vu le faible prix des caméscopes HDV, il est tentant de faire soi-même sa postproduction.
Le Mpeg-2 choisit pour l'enregistrement en HDV est ce que l'on appelle Long Gop. Il faut
donc, pour afficher une image précise, que le système de montage calcule cette image
"virtuelle" avant de pouvoir l'afficher proprement dit. Même si l'image est fortement
compressée et permet des économies d'espace de stockage, le nombre de pixels manipulés sur chaque image est plus important et requiert plus de puissance de calcul, y compris pour l'affichage.
Pour gagner du temps en postproduction, les images doivent être très bien exposées lors
de la prise de vues (plutôt sous-exposées que sur-exposées). Pour un bon ratio
qualité/coût, l'idéal est, à l'issu du montage, de les transférer en séquences d'image sur
disque en fichier RVB pour réaliser vos effets et étalonnage.
Il faut impérativement rester dans le format natif tout au long du montage, désormais les
sustèmes de montage non-linéaires en sont capables. Il faut exporter uniquement à la fin, en évitant les recompressions successives.
Le HDV est un format récent, potentiellement économique, mais qui nécessite une
grande expertise technique, y compris de la part du monteur.
Mélanger les formats
La postproduction numérique offre la possibilité de mélanger les différents formats
d'image (16 mm, 35 mm), HD (HDCAM, DVC PRO HD) ou bien encore SD lorsqu'il s'agit
d'images d'archives ou d'un effet "visuel". Si, dans un montage HD, on doit mélanger
des images SD, notamment en 4/3, il convient de prévoir un habillage pour ces éléments
d'archive, surtout si ces images vidéo ne sont pas de qualité suffisante pour être "gonflées" en HD.
Le fait de disposer de tout votre film en numérique on-line sur disque permet de décliner
rapidement des bandes-annonces, de "traiter" et de fournir des extraits étalonnés
pour la promotion du film dans tous les formats de diffusion envisageables.
Remasteriser, oui mais comment ?
Pour créer du contenu HD, il est judicieux de s'intéresser au patrimoine existant. Que
faut-il pour créer un master HD qui n'a pas été tourné en HD ?
Si la source est de la vidéo en définition standard, il faut une "up-conversion". La qualité
obtenue sera fonction de la qualité d'origine. Si la source SD est déjà en 16/9, le
résultat sera toujours meilleur que si elle est en 4/3. Celle-ci nécessitant un grossissement plus fort en plus d'un recadrage inévitable.
L'autre possibilité est de partir de la pellicule, notamment depuis des oeuvres en 35 mm.
On réservera la mastérisation en HD à partir d'une copie positive, dans le cas d'un chef d'œuvre dont c'est le dernier élément existant. Il est préférable d'utiliser un interpositif neuf s'il existe, sinon il faudra se tourner vers le négatif.
Cette dernière solution représente un coût plus élevé puisque le négatif doit être entièrement rééquilibré et étalonné numériquement. Cela permet également d'aller plus loin dans la qualité et le respect de la lumière. Les étapes pour la remasterisation sont un télécinéma HD et une restauration. Cette restauration sera plus ou moins complexe selon la qualité des images. Elle comporte plusieurs étapes (réduction de bruit, anti-scratch, suppression des salissures…). Un étalonnage vient finaliser la masterisation.
La diffusion
L'avantage du master numérique HD, notamment si ce master a été créé en 24p (23.98 ou 25p), est de pouvoir se décliner facilement sur tout type de support, comme de
la diffusion en TVHD, en DVD ou pour une exploitation en salle. On peut alors parler de "master universel". Néanmoins, la postproduction 24p ne va pas sans poser de
problèmes.
TVHD, un marché prometteur
Entre la demande de programmes de chaînes étrangères et les chaînes européennes qui diffusent ou diffuseront en TVHD, un véritable marché de production ou de remasterisation voit le jour. Dans un premier temps, la TVHD sera présente sur le satellite et l'ADSL, puis sur le câble et, enfin, sur la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Pour recevoir les chaînes HD, il faut s'équiper d'un décodeur adapté (compatible avec tous les téléviseurs grâce à une sortie péritel) ou d'une interface numérique ("HDMI"). Pour voir la HD, il conviendra de disposer d'un écran HD. La diffusion se fera en utilisant la compression en Mpeg-4, plus efficace que le Mpeg-2 et moins consommatrice en bande passante.
Retour sur film
Tant que la diffusion en salle ne se fera pas majoritairement en numérique, il faudra
continuer le retour sur film 35 mm. Ce sera le dernier maillon purement analogique qui
perdurera encore quelques années. Si le master est en 24p, l'étape de kinescopage sera
simplifiée. Toutefois, pour optimiser le retour sur film, il faudra procéder à un étalonnage
spécifique en vue d'une diffusion en salle car la gamme de couleur et de contraste qu'on
peut reproduire sur une pellicule est différente de celle qu'on peut reproduire sur un
écran HD (ex : certaines couleurs très "fluo" en TVHD ne peuvent pas exister en film avec ce niveau d'intensité). Aujourd'hui, après étalonnage, quelques jours suffisent pour effectuer un retour sur film complet.
DVD
La HD trouve des débouchés dans le DVD et offre une qualité encore supérieure à la
TVHD. Avant,deux camps s'affrontaient : d'un côté le Blu-ray, de l'autre le HD DVD. En effet, les deux consortiums Sony-Matsushita (Blu-ray) et Nec-Toshiba (HD DVD), sur lesquels se sont alignés des constructeurs et éditeurs,Derrière le Blu-ray, on trouve naturellement Sony Pictures, Columbia, MGM, 20th Century Fox et Disney, alors que les studios Paramount Pictures, Warner Bros, New Line et Universal ont opté pour le format HD-DVD.
Finalement c'est le Blue-ray qui l'emportera.

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